Jérémie Gachelin

Blog personnel

J'ai construit mon serveur

En juin 2020, je me suis mis en tête d’avoir un NAS. J’ai défini mes besoins et mes envies, et j’ai cherché quelle était la solution la plus adaptée : mes recherches ont durées 2 mois. Cet article est un retour à froid de cette expérience.

Définir les usages

La première question à laquelle il fallait répondre c’est : un NAS, pourquoi faire ? Cette question va permettre de cibler un peu plus le matériel qui pourra le mieux y répondre. L’idée principale était de pouvoir sauvegarder et partager facilement des fichiers sur mon réseau personnel, et éventuellement vers l’extérieur.

Rapidement, je me suis imaginé rajouter d’autres éléments sur ce NAS : un bloqueur de pub PiHole, un serveur domotique pour le fun (même si à ce jour ma domotique se limite à… une ampoule connectée), du multimédia (Kodi, Funkwhale, retrogaming …), un serveur Gitea et de la supervision. En résumé, le besoin est passé d’un NAS à un serveur à tout faire.

Fixer des conditions

Je me suis imposé plusieurs conditions pour réaliser ce serveur : il fallait quelque chose qui puisse évoluer et être maintenu dans le temps, qui soit dans un budget limité (entre 500 et 600€), silencieux, économe en énergie et discret en taille. Jongler entre toutes ces contraintes n’a pas été simple, d’où le temps de réflexion et de recherches avant l’achat.

Rapidement, le choix de monter mon propre serveur de A à Z s’est imposé. Exit les solutions préfabriquées comme QNAP et Synology pour le côté évolutivité et maintien dans le temps. Exit aussi les serveurs type HP ProLiant MicroServer par manque de choix de configuration au départ et d’autres limitations. Et puis il y a un challenge intéressant de tout faire soi-même.

Choisir des composants

Là, j’ai découvert un univers si proche de l’IT et pourtant si loin de mes connaissances : le hardware. Les milliers de références différentes, la compatibilité entre les composants, la connectique, et le jeu des 7 différences entre 2 produits chez un même constructeur.

ECC, non-ECC ? DDR3, DDR4, DDR5 ? ATX, micro ATX, mini ITX ? TDP ? SMR / PMR / CMR ? RAID 0, 1, 5 10 ? Des termes à tout va, une quantité de choix à faire sur chaque composant, dont un seul peut nécessiter de revoir tous les autres. Il fallait donc définir une configuration compatible entre le boîtier, la carte mère, le CPU, la RAM, l’alimentation, les disques durs et SSD et les ventilateurs.

Sans plus attendre, voici la configuration qui a été retenue :

  • Carte mère : ASRock A320M-ITX
  • CPU : AMD Athlon 3000G
  • Boîtier : Cooler Master Elite 130
  • RAM : DDR4 G.Skill Aegis - 16 Go 2400 MHz - CAS 15
  • Alimentation : be quiet! Pure Power 11 300W
  • SSD : WD Green 2.5" 240 Go Série ATA III
  • Ventilateur : 2 inclus dans le boîtier, 1 inclus avec le CPU.
  • Disques dur : 1x8To CMR

Et voici les prix et les sites d’achat des produits :

  • Alternate.fr : CM (89.90€) + CPU (56.90€) + Power supply (49.49€) + 9.98€ FDP = 206.27€
  • LDLC : Case (40.45€) + RAM (71.95€) + 9.95€ FDP = 122.35€
  • CDiscount : SSD (29,99€) = 29.99€
  • Amazon : HDD (35.39€ + bon d’achat) = 35.39€

J’ai payé au total 394€ en “dépense brute”, le disque dur ayant en partie été achetée avec un bon d’achat que j’estime en bonus.

Explications

  • Le boîtier : des tonnes d’avis positifs partout sur le web, un format compact, des ventilateurs inclus et un prix réduit car l’emballage était à peine abîmé, le choix a été rapide. En concurrence (brève) avec le Thermaltake Core V1 et le Kolink Satellite.
  • La carte-mère : Il existe différentes tailles de carte-mères : une mini ITX c’est plus cher, une ATX ça ne rentre pas dans ce boîtier, donc j’ai choisi de partir sur le format mini ATX. Le choix n’est pas illimité et j’ai longtemps hésité avec le modèle ASRock J4105-ITX, moins cher, plus économe en énergie, avec un processeur intégré Intel Celeron J4105, mais une limite de RAM à 8Go et le fait que le CPU soit soudé étaient deux freins importants côté évolutivité.
  • Le CPU : il s’agit ici d’un APU, sigle désignant un processeur avec un GPU intégré (3 coeurs, Radeon Vega 3 Graphics), de quoi permettre un usage multimédia modéré sans ajouter de carte graphique. L’enveloppe thermique (TDP) est de 35W.
  • La RAM : le labyrinthe des références et de la recherche de compatibilité avec la carte-mère. Toute une aventure ! Il faut bien lire la liste du matériel compatible avec la carte mère et le processeur.
  • L’alimentation : j’ai longtemps hésité avec un format plus petit (SFX) chez Be Quiet!, finalement j’ai privilégié l’économie. A refaire, j’aurais peut-être pris le SFX pour simplifier le montage et le câble management.
  • SSD/HDD : c’est au final ce qui peut vite faire grimper le prix. J’ai décidé de lisser mon investissement en mettant en place un SSD pour l’OS et uniquement un HDD pour le moment. Pas de RAID donc pour commencer.

Améliorations

Dans l’immédiat, ma priorité est d’investir dans un ventilateur CPU de qualité, celui livré avec le CPU n’étant pas très silencieux. Ensuite, il s’agit d’ajouter un second HDD de 8 To, j’attends le bon moment dans l’évolution des prix pour ce point.

Côté logiciels

J’ai d’abord installé la distribution OMV (OpenMediaVault), l’usage est très simple dès la première prise en main et la configuration des espaces de partage plutôt simple.

J’ai également ajouter Kodi en tant que Media Center avec la TV et un PiHole pour bloquer les publicités. L’ensemble des services listés en début d’article n’est pas encore en place, par manque de temps : ça ne saurait tarder !

Attention dans le choix de l’OS, FreeNAS par exemple nécessite de la RAM ECC (1Go de RAM par To de stockage), un choix que je n’ai pas fait.

Finalement, étant donné l’usage bureautique/multimedia via la TV (Kodi, web, etc.) et le faible usage “NAS” j’ai basculé de OMV/Debian, qui s’accompagne de la difficulté d’avoir des paquets récents, à une distribution Kubuntu en installation minimale plus souple.

Ressources